Bard

Ces mots dérivent de filières étymologiques différentes donnant lieu à diverses homonymies.

1. Le bard (n.m) attesté depuis le 18ème  siècle dans le sens de brancard sans pieds à 2, 4 ou 6 bras de bois recevant des planches (souvent à claire voie) était utilisé pour le transport des charges (notamment de pierres) pouvant être porté par 2 ou plusieurs hommes jusqu’à pied d’œuvre. La charge s'est de ce fait appelée " bardée" tandis que ce mode de transport s'est appelé "bardage" par contraste avec le "coltinage" qui était un portage à l’épaule de pierres de petit module.
Le débardage (anciennement opéré par les débardeurs pour décharger un bard ou un chariot) est aujourd’hui employé dans le domaine forestier pour désigner le transport des arbres abattus et des billes du lieu de coupe jusqu'à l’atelier de sciage.
Grâce aux technologies modernes, le débardage aérien utilisant des câbles aériens (téléphérage), a vu le jour de même que l’emploi de l’hélicoptère ou du dirigeable pour limiter les dégâts causés à l’environnement végétal dus aux « systèmes par  traînage ».

2. En pays d’oc (Montpelliérain, Ardèche, ..) le bard est aussi le nom donné, aux dalles calcaires destinées au pavage

3. Issue de l’arabe barda’a, la barde (n.f) désigne depuis le 13ème siècle une couverture disposée sur le  dos d’une monture. Par analogie il désignera plus tard les protections (caparaçons et armures) du chevalier et de sa monture dont il étaient "bardés".
D’où dériverait le bardeau, planchette de bois mince et imputrescible (souvent en mélèze appelé tavaillon / rég), utilisé pour réaliser des protections de toitures notamment en pays montagneux, et le bardage (synonyme en ce sens d’essentage) désignant le parement extérieur d’une paroi réalisé en bardeaux - et plus largement, tout matériau de revêtement extérieur (panneaux isolants rapportés).